Pour les Journées Européennes du Patrimoine 2022, le musée d’Art et d’Histoire et le château du Roi René de Baugé vous invitent à poursuivre l’enquête hors les murs. En suivant la carte, parcourez les rues de Baugé et tentez de retrouver les anciens commerces de la ville.
Vous trouverez ici toutes les réponses aux jeux du livret et plus encore autour de l’histoire des commerces et de Baugé.
Livret-jeu à retirer au château de Baugé ou à télécharger ici :
Rendez-vous au n°19 rue Basse
Vous faites face à l’ancien logis des Cointereau, ancêtres des célèbres liquoristes angevins qui, à l’époque, étaient maîtres boulangers-pâtissiers à Baugé. Derrière ces murs était donc fabriqué du pain !
Et quel travail ! L’ouvrier-boulanger était amené à transporter des sacs de farine de 150 kg, pétrissant des pâtes de plus de 200 kg parfois, tout en préparant le bois pour le four, allumant celui-ci, ainsi qu’en pesant, modelant et cuisant les pains. Produire le pain pour nourrir le peuple demandait beaucoup de force et était un travail épuisant. Tellement harassant qu’au XIXe siècle, on appelait parfois celui qui préparait les pâtes et les pains le « geindre » à cause des grognements qu’il poussait en pétrissant la pâte…
Rendez-vous au n°4 rue du Cygne
Aujourd’hui sont accueillis de nombreux voyageurs à l’hôtel « Ô Prestige », mais c’était déjà le cas au XVIIe siècle, puisque s’y tenait : l’auberge des Trois Rois.
Très tôt dans l’histoire sont apparus des hôtels et des auberges, des lieux d’accueil pour une nuit et un repas – contre une pièce – pour tous les voyageurs et gens sur les routes. Et ils étaient nombreux dès le Moyen Âge : ambassadeurs, étudiants, gens d’arme, artisans en déplacement… tous cherchaient un abri pour une ou plusieurs nuits. Ces auberges médiévales les accueillaient dans des maisons aménagées d’une cuisine, d’une salle commune et de chambres avec plus ou moins de luxe selon les moyens de chacun.
Cette diversité de voyageurs explique peut-être la multitude d’auberges dans les villes : à Baugé, au XIXe siècle, il en existait plus d’une dizaine présentes dans le centre-ville.
Rendez-vous aux n°14-16 rue Georges Clémenceau
Aujourd’hui, c’est « Aux décors baugeois » qui vous accueille aux n°14-16 de la rue Georges Clémenceau mais avant, c’était là qu’était installé le chausseur de Baugé.
Le chausseur-cordonnier est un commerçant important des derniers siècles car, avant le développement de l’industrialisation et la production en série de chaussures et autres baskets à la mode, il fallait se rendre chez le cordonnier pour obtenir une paire de chaussures faites sur mesure !
À l’époque, les chaussures les plus à la mode étaient les sabots de bois, très appréciés dans la France rurale jusque dans les années 1950, car ils étaient solides, protégeant autant de la chaleur que de l’humidité – donc bien pratique pour les travaux de la campagne. La popularité de ces sabots explique sans doute pourquoi Paul Cayon, dernier chausseur-sabotier de Baugé, en fit son enseigne !
Rendez-vous au n°47 rue Georges Clémenceau
Voici une des boulangeries de Baugé qui est bien installée dans la ville : reconnaissez-vous la boulangerie de la carte postale ?
Installée depuis au moins un siècle à Baugé, les propriétaires sont fiers de poser devant leur devanture. Posez, vous aussi, à la mode du XIXe siècle et n’hésitez pas à repartager votre photo sur les réseaux sociaux en nous identifiant.
@3museesinsolitesenanjou @chateaubauge @baugeenanjou
#JEP2022 #Baugeenanjou
Rendez-vous au n°59 rue Georges Clémenceau
À n’en pas douter, c’est bien là que se tenaient les ateliers des Peintures Dolivet au siècle dernier !
L’indice principal est, bien sûr, la façade qui est facilement identifiable. Elle renvoie à un portique d’un temple antique avec les deux pilastres – ces deux colonnes plates qui viennent encadrer la porte d’entrée. Cette façade relève sans doute d’un style néo-classique qui tire son inspiration architecturale de l’Antiquité et des grands temples qui font rêver.
L’ancien commerce des ateliers Dolivet n’est pas le seul à s’inspirer des décors antiques pour sa façade, au contraire : amusez-vous à parcourir la ville et tentez de découvrir d’autres bâtiments de la ville reprenant ces façades (indice : ils sont très nombreux !)
Rendez-vous au n°27 place du marché
Vous voici devant l’ancienne maison d’un serrurier, reconnaissable grâce au symbole qui orne sa façade : une clef !
Cette clef est une enseigne au sens propre du terme, « une marque particulière, qui, aidant à discerner quelque personne ou quelque chose d’avec une autre, la fait connaître ». Ce type de décor s’est largement développé au Moyen Âge, non seulement pour identifier tel boutique, mais également pour différencier les maisons entre elles. Les enseignes se sont multipliées, permettant ainsi au peuple de se repérer dans la ville. D’ailleurs, beaucoup de rues ont obtenu leur nom en référence à l’une des enseignes emblématiques qui décoraient les maisons.
L’enseigne est donc l’identité d’une maison, d’où l’origine d’une expression de la langue française, « être logé à l’enseigne de la lune », qui désigne celui qui dort en plein air… Et vous, connaissez-vous d’autres expressions autour des enseignes ?
Rendez-vous au n°11 place du marché
Vous êtes maintenant devant la façade de l’ancienne horlogerie de Baugé sur laquelle la plus grande différence est la disparition des grandes publicités murales !
Si les enseignes étaient, à l’origine, sculptées dans la pierre ou bien des tableaux peints suspendus, elles se modifient au XIXe siècle et viennent s’afficher directement sur les murs des bâtiments. C’est le siècle du développement de la publicité et de l’affichage mural. Ce dernier est lié au siècle de l’industrialisation et du début de la consommation de masse : ces publicités murales servent à indiquer de loin qu’une boutique est installée ici. Tout est dans l’exubérance de la publicité !
Toutefois, ces publicités qui couvraient les murs des villes au début du XXe siècle ont progressivement disparu : non seulement car elles se dégradaient rapidement, mais aussi car les populations se sont révoltées contre ces murs-réclames peints qui dénaturaient la ville. Aujourd’hui, elles sont donc largement effacées du paysage urbain – mais, paradoxalement, un mouvement s’est développé pour patrimonialiser et sauvegarder les dernières traces de ces publicités murales du XIXe siècle.
Rendez-vous au n°4 place du Roi René
Plus aucune publicité murale ne nous l’indique mais, ici, au début du siècle dernier se trouvait la boutique du ferblantier.
Le ferblantier est un vieux métier qui a disparu aujourd’hui car, depuis l’avènement de l’acier inoxydable et de l’aluminium, nos objets du quotidien (assiettes, casseroles, bassines…) ne sont plus en fer-blanc. Ce dernier était un matériau très populaire, composé d’une feuille d’acier recouvert sur ses deux faces d’une couche d’étain. Et, lorsqu’un objet en fer-blanc était abîmé, il était possible de se rendre chez le ferblantier pour que celui-ci le répare : dans les cas de petites réparations, il utilisait souvent des rondelles anti-fuites en fer-blanc qui venaient consolider l’objet abîmé.
Le ferblantier était parfois également quincailler ! Commerçant apprécié du XXe siècle, il vendait de tout dans son bric-à-brac : ustensiles de cuisine, objets du quotidien, outils de jardin… on trouvait de tout, et surtout beaucoup d’objets en fer-blanc !
Rendez-vous au n°1 rue Victor Hugo
Vous voilà à la fin du parcours face à la pharmacie qui, il y a un siècle, était déjà là !
Elle est facilement reconnaissable grâce à son célèbre symbole : la croix verte ! Au contraire des médecins qui ont choisi le caducée – attribut du dieu Hermès qui avait le pouvoir de guérir les morsures de serpent – et des ambulanciers qui ont choisi la croix bleue à 6 branches – en référence aux 6 missions de leur métier (repérage, alerte, intervention, secours, soin et transport) -, les pharmaciens ont choisi la croix verte au cours du XXe siècle, en référence à la Croix Rouge dont ils ont modifié la couleur (privilégiant le vert qui renvoyait au liquide coloré de certains bocaux d’apothicaires).
La pratique de la pharmacopée et des soins est ancienne et s’est peu à peu professionnalisée à travers l’émergence des apothicaires et des pharmaciens. Néanmoins, cela n’a pas empêché le peuple de pratiquer sa propre médecine populaire et ses soins liés aux croyances du territoire. Ainsi, en Anjou, au XIXe siècle, on utilisait encore des taupes pour guérir une dent souffrante : il suffisait de porter une (ou deux) pattes de taupe sur son bonnet ou au cou !
Voilà d’étranges moyens pour se soigner, mais ce n’était qu’une croyance populaire. Pour en savoir plus sur les anciens soins et l’histoire de la pharmacie, rendez-vous à l’apothicairerie de Baugé qui conserve, intactes depuis le XVIIe siècle, des richesses étonnantes !