musée Jules-Desbois
Ce thème du corps féminin vieillissant apparaît pour la première fois sur un pilastre de La Porte de l’Enfer de Rodin ; il devient ensuite un des thèmes fréquemment traités par les sculpteurs du XIXème siècle. La Misère s’inscrit dans ce mouvement empreint de réalisme qui anime les artistes de cette époque, cherchant, derrière la pierre, plus de réalité brute que de beauté charnelle.
En 2018, les œuvres de Jules Desbois et des sculpteurs du XIXe siècle sont mises à l’honneur dans le cadre d’une exposition temporaire dédiée à ces figures féminines saisissantes et poignantes, corps vieillit et délabrés dont ces artistes se sont emparés comme un défi lancé à cette beauté éphémère, célébrant et sublimant la décrépitude des corps. Au-delà de cette déliquescence, c’est le thème du passage du temps, du flétrissement des chairs et du destin inéluctable de l’Homme, la mort, qui va fasciner Jules Desbois et ses contemporains.
« Est laid dans l’Art ce qui est faux, ce qui est artificiel, ce qui cherche à être joli ou beau au lieu d’être expressif, ce qui est mièvre et précieux, ce qui sourit sans motif, ce qui se manière sans raison, ce qui se cambre et se carre sans cause, tout ce qui est sans âme et sans vérité, tout ce qui n’est que parade de beauté ou de grâce, tout ce qui ment ». Auguste Rodin