Avec ses mises en scène, où le spectacle rejoint le conte, où l’animalité rejoint l’homme, Nicolas Darrot nous montre un univers de bestialité et de merveilleux dans le lequel les références affluent, multiples et complexes. Comme dans le roman du XXe siècle de Mary Shelley où le monstrueux Frankenstein nait d’« une étincelle de vie », celle des recherches scientifiques sur l’électricité ; les créatures de Nicolas Darrot sont quant à elles issues des nouvelles technologies et des intérêts scientifiques de l’artiste. Loin d’être effrayantes, elles nous révèlent à nous-même, nous questionnent sur notre propre conscience et notre rapport au Vivant. Nicolas Darrot est un technicien, un scientifique, un utopiste et un artiste ; avec la robotique, les codages informatiques, la technologie 3D, il donne du souffle, de la voix, de la vie à ses pièces. Ces dramaturgies mettent aussi en exergue un questionnement sur nous-même, sur notre propre évolution, sur notre devenir, notre préservation et celle de notre planète, sur des questions aussi humaines que sociétales. En alliant les sciences aux merveilleux, les œuvres de l’artiste trouvent leur place dans le cabinet de curiosités de Joseph-Denais, que celui-ci voulait ouvert sur le monde.